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le surfeur, c’est le gars qui va dans l'eau, donc déjà, il est en action, il reste pas à regarder et penser le surf de la plage.
Dans l'eau il se pose, il attend, ils regardent loin et au loin là-bas il voit le tout début des vagues.
Le surfer qui est trop bon c'est pas celui qui prend toutes les vagues parce que de toute manière tu peux pas toutes les prendre. C’est celui qui arrive à voir vraiment loin la toute première émergence de la vague qui va être vraiment la vague qui vaut le coup d'être prise parce qu'il va mettre beaucoup d'efforts à la surfer.
Il faut qu’il optimise son truc et puis en plus il a envie de se faire kiffer donc il faut qu'il surf que les vagues qu'il a vraiment envie de surfer.
Donc ça veut dire quoi en analogie avec notre société: avec notre fonctionnement, là où il y a de la valeur en termes d'efforts/impact, surtout dans une société capitaliste, c’est ce qu'on pourrait appeler la grosse vague.
Et du coup, forcément, il y a plus d'intérêt à surfer sur cette grosse vague que surfer sur plein de petites vagues qui peuvent demander beaucoup d'efforts et qui vont fatiguer, qui au final en plus, vont faire rater la grosse vague.
L’idée c'est de pouvoir être comme le surfeur : en bonne observation, voire même participer d'une certaine manière à l'émergence de certaines de ces nouvelles petites vagues.
Et si on ne participe pas? Pas grave, ça voudrait dire qu'on serait des pionniers, des vrais avant-gardistes de folie ou dans la recherche un peu pointu sur certains trucs. C’est pas nécessaire d’être toujours à la pointe.
Alors on regarde, on observe finement, on reste connecté à l’émergence et on s'entraîne à “sentir la vague”, et on peut le faire en coopératif, comme le surfer avec les autres qui attendent aussi dans l’eau. On peut s'entraider à observer et détecter une vague qui semble être la vague qu'on a envie de surfer et qui est en train d’arriver. Travailler les signaux faibles ensemble.
Et on sait qu'elle va être grosse, qu'elle va être bien et qu'elle vaut le coup d'être surfer.
Ensuite, quand on a réussi à la voir, il faut pas tout de suite se jeter dessus, en parler à tout le monde: on la voit arriver mais elle est pas encore là. Pour la surfer, il faut attendre le bon moment.
Le monde en archipels, la symbiose, la régénération, bla bla… La vague, elle n'est pas encore arrivée.
En gros, tout le monde s'en fout parce qu’ils ont rien vu encore. Il n'y a que les avant-gardistes ou la recherche, ceux des émergences qui l’ont vu - mais eux ils ont pas d’argent, c’est pas eux qui font que la vague deviendra grosse. Eux ils ont la pépite mais c’est d’autres qui vont la faire grossir.
Donc l'idée c'est de voir au loin, de dire ça va arriver et de potentiellement estimer la distance jusqu'à ce qu'elle arrive à nous et ensuite il faut encore arriver à la surfer au bon moment exacte. Le “time to market”.
Le surfer, c’est pas parce qu'il a vu la meilleure vague que ensuite, quand elle arrive, il arrive à la surfer.
Des fois il se plante. Là, c'est vraiment les boules, mais ça arrive souvent.